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U 19 FCM : Dis papy, raconte moi une histoire…


L’histoire se passe dans un foyer du Lot et Garonne comme il en existe des milliers sur une situation de la vie quotidienne.

Un papy passe du temps avec son petit fils, assis sur un banc devant la ferme familiale. Au gré des conversations en contemplant la nature et le paysage, le petit fils évoque avec son grand père leur passion commune, le football.

« Dis papy, raconte moi une histoire ».

Le grand père en pareille circonstance ne se faisait pas prier pour se remémorer un récit et narrer à sa progéniture une histoire particulière, il n’était pas question de comte, de fable mais à cette demande, le grand père savait pertinemment qu’il devait raconter un match de foot auquel il avait participé ou assisté, ce qui avait souvent pour effet de provoquer chez le petit garçon des sourires, des grands yeux éberlués et des réflexions teintées d’un « c’était comment à ton époque papy ? ».

« Je vais te parler d’un match incroyable, d’un scenario que je n’ai vu qu’une fois depuis ma naissance et ce jour là, j’y étais ». A ces mots, le petit se plante et se cale sur le banc, le visage entre les mains comme pour mieux boire les paroles de son grand père…

« Tu vois, c’était en Janvier 2017, on disputait un match très important à Blanquefort, une équipe mal classée comme nous, ce jour là, le groupe était amputé de 8 joueurs (6 blessés et 2 malades), il faisait assez froid et nous étions arrivés avec une dizaine minutes de retard sur l’horaire prévu parce qu’à l’époque tu vois petit, les joueurs n’avaient pas toujours conscience de l’importance de l’engagement, tu sais c’était la génération qui passait son temps à s’excuser… » et le grand père y allait de son commentaire, « moi à mon époque, on serait venu à pied au stade pour jouer, on aurait dormi dans les vestiaires pour être à l’heure », (cette phrase le petit l’avait entendu des milliers de fois, et à son écoute, il esquissait comme toujours un large sourire) « Je me rappelle qu’à l’époque on jouait en U 19 DH, au plus haut niveau régional que cette saison là, on était en difficulté ; il fallait absolument gagner ce match.

La première action était pour nous avec un mouvement entre Hicham Asmane et Maël Rigo dès la première minute. On avait un peu de mal à s’installer dans la rencontre et puis au fil des minutes on s’était affirmer. Alexy Lagleyre avait mis à mal la défense sans pouvoir conclure (10ème), on s’installait dans le camp adverse.

A la 17ème Alexy Lagleyre s’était servi d’un appel de Camille Boïto pour s’enfoncer dans l’axe avant de se faire balancer dans la surface. L’arbitre avait alors justement sifflé pénalty, ce qui lui avait valu de recevoir une volée de noms d’oiseaux. Théo Daumières avait transformé et on menait 1 – 0.

20ème minute, nouvelle offensive avec Camille et Maël mais Camille hésite au moment de finir et bonifier l’action. C’était un temps fort pour nous, sur un nouveau mouvement offensif, Maël avait percé vers l’axe avant de subir un

o-huchi-gari d’un défenseur, le même balayage qui avait servi Teddy Riner pour obtenir sa 5ème médaille d’or aux mondiaux mais laissait insensible l’arbitre.

Alexy Lagleyre d’un tir avait encore obligé le gardien adverse à se montrer concentré (36ème). Sur un coup franc de Théo Daumières, Enzo Nespoulous ne s’était pas montré assez prompt pour dévier le ballon (39ème). Sur un coup franc concédé au 30 mètres et un ballon dans la boîte comme on disait à l’époque, Loïc Singlande était intervenu pour dégager mais malencontreusement sur sa reprise, le ballon avait heurté son bras dans le mouvement et l’arbitre avait accordait justement un pénalty à Blanquefort ». « Encore un pénalty papy ? »

« Et oui et Dorian Chauteau avait fait un double arrêt avec brio pour détourner le cuir en corner (42ème). Dans les arrêts de jeu, on avait même réussi par une interception à doubler la mise avec Alexy Lagleyre (47ème).

A la pause, le coach avait demandé de se montrer très vigilant à l’entame, de se montrer particulièrement concentré, vigilant et costaud ».

« Beh oui, normal papy »

« Le problème, c’est que dès la première minute, on avait concédé un nouveau pénalty avec une faute sanctionnée de Loïc Singlande, une course au duel avec l’attaquant adverse, une chute et l’arbitre avait montré le point de pénalty.

Le joueur local avait expédié le ballon au dessus, on menait toujours 2 – 0 et tu vois au lieu de profiter de l’aubaine, les joueurs allaient montrer trop d’approximations et de lacunes en offrant des espaces, des largesses aux locaux. Dorian avait dû s’employer à deux reprises sur coup franc (48ème) et (51ème) pour éloigner le danger ».

« Papy, quand tu mènes 2 – 0 et que l’adversaire a raté deux offrandes, tu dois justement te montrer solidaires et sécuriser en faisant bloc ? ». « Oui petit, tu as bien retenu ta leçon »

« Et alors papy, raconte moi la suite »

« Et bien tu vois, on a manqué de rigueur, un placement très approximatif et un ballon dans la profondeur plus loin, Dorian était intervenu face à l’attaquant adverse en plongeant dans les pieds pour prendre le ballon et l’arbitre avait accordé un nouveau pénalty aux locaux »

« C’est vrai papy ? ». « Oui c’était le 3ème pénalty pour Blanquefort et on jouait la 57ème minute. Et bien tiens toi bien petit, Dorian avait arrêté encore le pénalty ! Incroyable » !

« C’est bomba cool Papy » ! (bomba cool est une expression qui fera son apparition en 2032 dans les cours d’école)

« Oui et l’arbitre figure toi avait donné à retirer le pénalty » !

Le petit comptait sur ses doigts, « 4 pénalty contre vous papy « ?


« Et oui, tu vois petit et celui là, ils l’ont marqué (59ème) ».

« Bon, vous avez gagné 2 à 1 papy »?

« Non petit, non, à partir de là, certains joueurs avaient éteint les lumières »

« Ah papy, vous jouiez en nocturne papy » ?

« Non petit, c’est une expression pour te dire que certains s’étaient focalisaient sur les décisions de l’arbitre et étaient sortis de leur match alors que l’on menait au score et à ce moment là, on jouait donc en infériorité numérique parce que certains avaient lâché dans les têtes.

Tu sais petit, peut être que l’arbitre s’est trompé, qu’il n’a pas géré les pressions des spectateurs, peut être mais nous aussi, les joueurs se trompaient, faisaient des erreurs alors il fallait juste respecter les décisions et continuer de jouer parce que tu sais petit sans arbitre, pas de match.

En 6 minutes, on a encaissé deux autres buts, un premier sur un retard de cadrage, une couverture pas assurée et en deux passes, on se fait prendre de vitesse (63ème) et un autre sur un corner, suivi d’un centre (65ème) ».

« Waouah papy, c’est extradingue » !!! (extradingue apparaîtra dans le langage des jeunes en 2042)

« Vous avez perdu papy » ?

« Et bien, le coach avait pris tous les risques, on avait joué avec un

3-3-4, un truc improbable et un des joueurs rentrés Samuel Luciathe était allé chercher l’égalisation à la 87ème suite à un coup franc, un deuxième ballon et un tir croisé imparable.

Tu sais, il avait marqué et il avait invectivé tous les joueurs de l’équipe », :

« on perd pas ici, on perd pas ici »

« Après une fin de match folle, l’arbitre avait sifflé la fin de la rencontre ; on était déçu et quelque part, on avait trouvé aussi la force de revenir, de ne pas lâcher l’affaire. Ce jour là, quelque chose s’est passé, 5 pénalty dans le même match, j’avais jamais vu ça petit, jamais.

Tu sais petit à la fin du match dans les vestiaires, des joueurs parlaient encore de l’histoire des pénalty et des décisions.

Dans un silence religieux, le coach avait pris la parole, il avait dit que critiquer les décisions de l’arbitre était la solution de facilité, qu’on avait pas le droit de s’exposer comme on l’avait fait et qu’il valait mieux faire notre auto critique et travailler. Sur les visages, il régnait beaucoup de déception, et ça s’était aussi bon signe, personne n’avait ne serait ce que penser esquisser un demi sourire.

« Papy, c’est quoi la morale ce cette histoire » ?

« La morale, c’est qu’on a toujours le choix du chemin que l’on veut emprunter et qu’il ne faut pas lâcher ».

Et puis si tu veux une morale plus rigolote, Neels Beauvilliers avait appris ce jour que l’on ne peut pas jouer avec des bracelets et l’attaquant adverse qu’il faut des protège tibias….

Allez viens petit, on rentre, c’est l’heure »

« Papy ? Tu m’en raconteras encore des histoires ? »

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