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FCM47 - Plateau U6/U7 : "À 6 605 kilomètres de là..."


Retour en écriture sur le plateau des petits U6/U7 Marmandais qui s'est déroulé samedi matin au Stade Michelon en compagnie des clubs de Tonneins, Miramont et Casteljaloux. Un bel article signé Sébastien Monglun, responsable du pôle éveil U6/U9.


A l’heure où la planète football va vivre son évènement le plus suivi, le plus médiatisé avec cette 22ème coupe du monde, toute la France a les yeux tournés vers le Qatar. Chacun y va de son avis, de son débat, de sa position tant le football est devenu un phénomène sociétal et géo politique.


A quelques 6 605 kilomètres de Doha, samedi matin, les éducateurs marmandais s’étaient donné rendez vous de bonne heure avant le plateau U 7 pour s’affairer à tracer les terrains, préparer les rencontres. Ici, pas de climatisation et l’on cherche encore qui avait laissé la porte ouverte mais le petit vent frais qui soufflait sur la plaine de Michelon avait conduit à mettre une ou deux épaisseurs de plus. A m’en donné me direz vous, l’été va s’arrêter ! 7 pas par ici, 8 pas par-là, les éducateurs arpentent les terrains 2 et 3 pour transformer l’espace en 6 terrains de jeu. La légende dit d’ailleurs qu’en fin de saison après avoir parcouru les terrains de long en large comme en travers, ils pourront valider leur diplôme de géomètre.


La tache accomplie, il est désormais temps d’accueillir les clubs de Tonneins, Miramont et Casteljaloux et les arrivées échelonnées des jeunes marmandais. Direction les vestiaires des grands pour se changer et mettre la même tunique. Echanges avec les coachs, présentation de l’organisation. Ici, il manque un joueur pour finaliser une deuxième équipe et chacun se met d’accord pour prêter un joueur pour respecter l’équité sportive. Maintenant place au jeu de départ : le ballon magique. Un nom évocateur pour cette nouvelle directive de la Direction Technique Nationale.


Place ensuite aux rencontres, c’est parti, le ballon va d’un camp à l’autre, les parents donnent de la voix, les éducateurs conseillent aux moments opportuns, stimulent, valorisent. De façon unanime et collective, chaque but quelle que soit l’équipe est suivi d’un « Oooouuuuaaaaaiiiiiis !! » et d’un sprint où certains vont jusqu’à faire un tour entier de terrain quand d’autres se jettent sur les genoux avec plus ou moins de réussite. Les partenaires du buteur à l’unisson engagent eux aussi la course et les manifestations de joie. C’est bien confirmé, l’émotion de marquer un but dope l’énergie.


Le coup de sifflet retentit, il est temps de procéder au protocole de fin de match et de serrer la main des adversaires (joueurs et coachs). A la file indienne, chacun emboite le pas de son partenaire et s’applique à faire une belle poignée de mains même si l’amplitude est parfois un peu trop prononcée, fort heureusement, pas de luxation acromio claviculaire à déplorer. « Venez là » l’éducateur rassemble ses troupes, on se « check » dans la main avant de changer de terrain pour découvrir un nouvel adversaire ou plutôt partenaire de jeu. Au gré des matches, chacun fait de son mieux. « C’est moi qui ai sorti le ballon ». Ici pas de triche, on dit la vérité là ou d’autres lèvent les bras au ciel pour réclamer un ballon qu’ils savent perdu. « On a encore un match » ? « Non, c’était le dernier ».





Viens le moment de la photo, celle qui servira dans quelques années et où chaque joueur dira « Ah oui, lui c’est untel, lui je me rappelle, il était bon, c’est untel et lui, ah oui comment il s’appelle déjà lui ? ». Bien difficile de dire quel joueur sera devenu chacun dans quelques années. Ici, c’est la première porte d’entrée de l’école de football, de l’école de la vie. On apprend à vivre ensemble, à partager, on apprend à gagner, à perdre aussi. Ici, ce sont les U6/U7 du FCM 47. Ici comme ailleurs, on cherche à transmettre la passion du football.


Et alors que les adultes échangent entre eux, une petite voix se glisse dans la conversation. « Je peux être le capitaine du ballon ? » La petite tête blonde se saisit du précieux sésame comme pour se l’approprier encore plus, comme pour l’apprivoiser et s’en faire un nouveau « doudou » sur le chemin des vestiaires. Et s’il était souvent insaisissable tout à l’heure au milieu de cette forêt de jambes qui n’avaient que pour finalité que de le dompter, bien calé sous le bras, le ballon est désormais bien cajolé sous l’œil attendri de son nouveau « propriétaire » du moment.


A quelques 6 605 kilomètres de Doha, ce samedi, une quarantaine d’enfants a continué son apprentissage du football bien loin des préoccupations géo politiques. Ils ont quitté le stade Michelon avec le sourire oubliant assez vite les défaites, les ballons perdus et les maladresses. Ils ont quitté les copains et les éducateurs en se donnant rendez-vous mercredi pour continuer à s’amuser. Peut être que des adultes cherchent encore pourquoi tel enfant n’a pas centré le ballon alors qu’un partenaire était tout seul, pourquoi un autre s’est trompé de sens en courant avec le ballon vers son but, pourquoi son enfant s’est retrouvé « défenseur » sur tel match, pourquoi il n’a pas fait la passe ? Il suffit pourtant à ce même adulte de prendre un instant, de se mettre à genoux et de constater que le monde des grands n’est pas celui des enfants.


Mercredi, les mêmes éducateurs seront là bien avant la séance pour préparer à nouveau les séances d’un football qui reste et doit rester un jeu.


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